dimanche 4 janvier 2015

Camille Anseaume, Un tout petit rien









Qui est-elle ?

Camille Anseaume est rouennaise. Elle est blogueuse, et journaliste.
Un tout petit rien est son premier roman ; il est sorti le lundi 10 février 2014. Un livre qu’elle avoue avoir « écrit en neuf mois ».

L'histoire
Camille part d'une histoire vécue : la révélation d'une grossesse grâce à un test (deux barres roses). Jusque-là, rien d'extraordinaire.
Sauf que... le géniteur n'assume pas. Elle fera un bébé toute seule, pour reprendre un vers de J.-J. Goldman.
Elle passera par toutes les étapes du parcours de la combattante : les trois premiers mois, les parents, le frère, la soeur, le gynéco, les amies, les collègues, le choix du prénom (Ninon, comme semble l'indiquer la dédicace initiale : A Ninon ?).
Le livre est drôle, simple. Les chapitres, hormis deux (la lettre qu'elle écrit au père de sa fille, la discussion avec sa mère), sont courts : cela tient davantage du journal intime, de la chronique de blog, que du roman à proprement parler.

Extrait


Les mères adorent raconter en détail le moment où elles ont découvert qu'elles allaient l'être.
En général, ça se passe aux toilettes. La femme tente de viser le bâtonnet. L'homme attend à la porte, impatient et anxieux. De peur d'être déçue du résultat, elle lui tend l'objet sacré et humide, dont il s'empare à pleine main. On en déduit déjà qu'il est très amoureux.
Les quelques secondes qui suivent sont les plus longues de leurs deux vies réunies. Puis, d'une voix tremblante, il annonce le verdict.
Pour moi, ça s'est passé presque pareil.
Et quand il a mis fin au silence, c'était pour dire :
« On le garde pas. »
 ***
Les deux barres sont là. On dirait qu'elles forcent leur couleur pour bien montrer qu'on ne rêve pas. Elles res­semblent à des guillemets, hésitent entre nous sourire ou nous narguer, droites comme des « ii », raides comme nos nuques. On les regarde en silence, ventres noués, en atten­dant un miracle, que l'une d'elles s'en aille ou se torde, que la couleur change, pour fausser le résultat. Mais la couleur s'intensifie et finalement c'est lui qui prend son manteau et moi qui me tords, le dos courbé, les mains sur la tête, le front sur la moquette.


 Par ICI, vous pouvez découvrir les premières pages du roman.



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